Colorado, quelques temps plus tard.
Comme régulièrement, Lucie et Sam sont au stade et jouent ensemble au ballon.
Après environ une demi-heure de tir au but à tour de rôle, ils décident de jouer un peu au frisbee tout en discutant.
Puis, ils terminent leur après-midi en allant à un bistro du centre-ville pour grignoter.
- […] Je sais qu'officiellement, ça ne changera pas grand chose, continue Sam, mais l'idée de me marier à l'homme que j'aime me rend fou de bonheur. Tu trouves que c'est con comme idée?
- Mais pas du tout voyons, répond Lucie entre deux bouchées, c'est mignon.
- Bon, et pour parler d'autre chose que de moi, ça se passe comment avec Jason, pas de tensions depuis l'annonce de ta grossesse? Demande t-il.
- Non, il est un amour à temps plein, dit la jeune femme en rigolant.
- Tant mieux, et toi, tu le vis comment? Interroge t-il encore.
- Honnêtement, j'ai hâte d'avoir le ventre rond, même si je vais prendre du poids et que je vais avoir du mal à le perdre facilement, appuie Mademoiselle Diesel.
- Je suis sûr que non, tu fais suffisamment d'exercice pour garder ta belle silhouette, dit-il.
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En début de soirée, Lucie et Sam quittent le bistro après avoir réglé l'addition et vont jusqu'au parking à l'arrière du bâtiment.
- Ah, et une dernière chose, recommence Sam.
- Oui? Lance t-elle en attendant la suite.
- Quel que soit ton poids ou ta silhouette, pense bien à une chose, c'est que tous autant que nous sommes, tes proches je veux dire, on t'aime, appuie t-il.
- Oh t'es trop gentil mon Sam, répond la jeune femme touchée.
Ils se disent ensuite au-revoir, et chacun rentre chez soi.
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Quand elle arrive à la ferme, Lucie retrouve son petit-ami en train de jardiner.
- Bonsoir chéri, dit-elle en approchant.
- Bonsoir mon cœur, ça a été ton après-midi avec Sam? Demande t-il en arrosant.
- Oui, très bonne, comme toujours quand je suis avec lui, répond Lucie.
Après s'être embrassés, Jason et sa dulcinée continuent de travailler le potager, tandis que les chevaux se promènent dans le terrain avec Mimie.
Plus tard, quand le couple a fini de jardiner, l'un et l'autre rentrent les chevaux dans les box. C'est dans la matinée que les propriétaires des lieux ont appris la grossesse de Lune, enceinte de Texas.
Quand ils ont fini, ils s'occupent des vaches et des poules, tandis que Mimie suit le couple à la trace, sans jamais les perdre de vue.
Après le dîner et la promenade de la vieille chienne, le couple se couche et s'embrasse langoureusement avant de s'endormir.
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Le lendemain matin, Sven arrive à la ferme avec son fils.
Comme prévu la veille, Monsieur Hobbs vient déposer le petit Léon à Lucie pour qu'elle s'en occupe pour la journée.
Quand Sven frappe à la porte d'entrée, Lucie se trouve en train de peindre, tandis que Mimie mâchouille un jouet tranquillement.
- Ça va ce matin? Demande Monsieur Hobbs tout souriant.
- Oui oui, ça va bien, répond t-elle. Et toi? Et toi petit Léon?
- Ça va! S'exclame le petit garçon.
- On va très bien oui, Léon avait hâte de te voir, affirme Sven.
- C'est gentil, ça me fait bien plaisir. Tu viens? Demande Lucie en ouvrant ses bras.
- Ouiii! S'exclame Léon en ouvrant ses bras à son tour.
- Dana vient le récupérer à 18h, reprend Sven, comme convenu, ça te vas toujours?
- Absolument, répond Mademoiselle Diesel.
Après le départ de son père, Léon, enthousiaste, commence à dire à sa nounou du jour qu'il a envie d'aller au parc. Lucie lui dit qu'ils vont y aller et sort retrouver Jason qui se prépare à partir avec Mimie à une réunion d'agriculteurs.
C'est ensuite que Lucie et Léon vont au parc.
La jeune femme installe le petit garçon sur un jeu à ressort tout en restant à côté pour s'assurer qu'il ne tombe pas.
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Plus tard, en fin de journée, au bureau d'affaires secondaire de la ville.
Sam, Jean-Paul et Dana sont dans la salle de pause en train de discuter.
- […] Et tout sera prêt dans les temps, comme prévu, continue Sam.
- Moi, j'espère que ce qu'on a fait plaira à tout le monde, ajoute Jean-Paul.
- Je suis sûre que oui, rétorque Dana. D'autant que c'est votre mariage, le principal est que ça vous plaise à vous deux. Et pour la liste des invités? C'est bon?
- On a eu confirmation que Riley viendra, mais on n'a toujours pas de réponse de Jack, lance Jean-Paul.
- Dana, dit le patron en les interrompant, j'aurais besoin de vous voir.
- Oui Monsieur, répond t-elle.
- Je vais dans la salle de réunion, je vous y attends dans dix minutes, dit le patron.
- D'accord, j'y serai, rétorque Madame Hobbs.
Quand le patron repart, après un instant, Dana se lève et remet sa chaise en place.
- Je vais commencer à y aller, annonce t-elle.
- Tu crois qu'il te veux quoi? Demande Jean-Paul.
- Aucune idée, mais c'est sans doute pas pour une augmentation, lâche Dana.
- Tu crois qu'il y a un problème? Interroge Sam en buvant une gorgée de café.
- J'en sais rien, mais étant donné comment se portent les affaires, je ne m'attends à aucune bonne nouvelle, appuie Madame Hobbs.
- Oh, on sait jamais. Peut-être qu'il va te dire que les chiffres montent et qu'on gagne plus d'argent que les mois précédents, suppose Jean-Paul.
- Vous savez très bien que non, mais bon, j'y vais, je vais vite savoir de quoi il en retourne. À tout à l'heure, termine t-elle en quittant la pièce.
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Dana descend au rez-de-chaussée et va jusqu'à la salle de réunion où le grand patron, Monsieur Glover, l'attend à sa place habituelle.
- Asseyez-vous, je vous en prie, dit-il en croisant les mains.
- Merci, dit-elle en s'exécutant.
- Comme vous le savez, les affaires se portent mal, commence t-il.
- Oui Monsieur, acquiesce Dana.
- Nous avons cru à un progrès avec l'affaire du théâtre, et ça a fini par nous retomber dessus quand on a dû dépenser beaucoup plus d'argent que prévu rien que pour le rénover. Mais là, c'est vraiment difficile, appuie Monsieur Glover.
- Où voulez-vous en venir? Demande t-elle.
- Hé bien, je vais aller droit au but, reprend t-il, dans l'état actuel des choses, je suis obligé de licencier des employés.
- Il n'y a vraiment rien à faire pour éviter ça? Interroge Madame Hobbs.
- J'ai bien peur que non, lâche le grand patron.
- Je vois. Et quand est-ce que je perds mon travail? Demande Dana la gorge serrée.
- C'est à la fin du mois, mais ce n'est pas vous que je licencie, vous m'êtes utile et essentielle, répond Monsieur Glover. Mais il s'agit de Catherine, Morgane, Jean-Paul et Sam. Comme ils sont de votre service, c'est à vous de leur annoncer.
- Ok, lâche t-elle. Et il n'y a pas de raison cachée à ça? Comme leur homosexualité?
- Bien sûr que non, s'étrangle t-il presque.
- Vous êtes sûr de ce que vous me dites? Demande Dana en se levant.
- Si je vous le dit, assure t-il. Je ne peux pas faire autrement, c'est tout.
- Si vous le dites, conclut-elle en commençant à partir.
Madame Hobbs se dirige vers la porte pour quitter la pièce en se posant des questions sur les réelles motivations de ces licenciements.
La main sur la poignée de la porte, Dana se retourne et reprend la parole.
- Vous aurez ma lettre de démission sur votre bureau dès demain, lâche t-elle.
- Je vous demande pardon? Mais pourquoi? Interroge Monsieur Glover.
- Je dois annoncer à deux collègues de longue date, à mon meilleur ami d'enfance et à mon beau-frère qu'ils perdent leur travail à la fin du mois. Ce sont les deux seuls couples homosexuels de la boite, et ce n'est pas la première fois que je vous voit les regarder et traiter différemment des autres. S'ils doivent perdre leur travail pour des raisons aussi discriminatoires parce que vous avez une mentalité à la con, je pars avec eux, termine Dana en partant tout en claquant la porte.
Se sentant incapable de retourner dans son bureau, Dana s'isole dans un bureau vide pour faire le point tout en se demandant comment annoncer cela aux futurs licenciés.
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Pendant ce temps, sur l'Île Sunlit. Le temps est au beau fixe, comme toujours ici. Riley est venu rejoindre Jack et sa fille au parc du festival pour l'après-midi.
Pendant que la belle petite Stéphanie fait du patin avec son père, Riley est un peu plus loin, au téléphone.
- On pourra aller manger une glace après? Demande t-elle.
- Bien sûr, mais une petite alors, répond Jack, il faut que tu gardes un peu de place pour le dîner, d'accord?
- Oui papa, dit-elle en souriant.
Pendant ce temps.
- […] Non, je ne sais pas exactement vers quelle heure, je dîne avec eux ce soir, explique Riley. Mais je peux t'appeler quand je rentre si tu veux.
- D'accord, mais si c'est après 23h, laisse tomber, dit l'interlocutrice.
- Je comprends, sinon, on se voit demain? Interroge t-il.
- Oui, mais moi j'ai une autre question, reprend la correspondante, c'est quand que tu vas le dire à ton pote?
- Laisse-moi encore un peu de temps, recommence Riley.
- Mais ça fait des semaines que tu me dis ça, j'en ai marre de te voir comme deux ados qui veulent pas se faire attraper par leurs parents, j'ai passé l'âge, dit-elle.
- Je vais essayer ces prochains jours, mais je te promets rien, lance t-il.
- Non mais tu me dis toujours la même chose! Si c'est pas possible de vivre normalement ici, autant déménager ailleurs, rétorque t-elle.
- Mais je veux pas partir! Bon, je lui en parle ce soir, reprend Monsieur Murphy.
- Promis? Demande la correspondante.
- Oui, promis, et je t'appelle quand je rentre, je te laisse, termine t-il.
- Alors tu te joints à nous ou tu vas rester dans ton coin? Demande Jack.
- Non non, j'arrive tout de suite, dit Riley en mettant des patins.
- Je crois que je vais pas tarder à tomber, lance Monsieur Murphy maladroit.
- Attends tonton, viens par là! S'écrie Stéphanie.
Riley s'exécute et la petite fille lui prend les mains pour tourner ensemble.
- Ah, là ça va mieux, dit-il en souriant. Merci ma belle.
- De rien tonton, c'est qu'une question d'équilibre... et d'habitude aussi, dit-elle.
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Après encore un moment et une bonne glace, Riley, Jack et Stéphanie rentrent.
Après le dîner et une partie de jeux sur console, Jack couche sa fille pour lui lire quelques paragraphes d'un livre pour l'aider à trouver le sommeil.
Et quand elle s'endort, le père de la petite fille l'embrasse doucement et tendrement avant d'éteindre la lumière et de quitter la chambre.
Le propriétaire des lieux passe par la cuisine, puis sort rejoindre Riley sur la terrasse.
- Merci pour la vaisselle, dit Jack, mais t'étais pas obligé.
- De rien, ça m'a fait plaisir, appuie Riley.
- Quelque chose ne va pas? Demande Monsieur Smith. Tu as l'air ailleurs.
- Tu n'as pas vraiment tort, répond Riley. Il faut que je te parle d'un truc.
- Okay, je t'écoute, dit Jack attentif en allant s'appuyer contre la clôture.
- Bon, je... je sais pas trop comment te dire ça en fait, hésite Monsieur Murphy.
- Mais... quoi, c'est quelque chose de grave? Demande le propriétaire des lieux.
- Non, c'est pas que ce soit grave en soi, c'est que... c'est compliqué, dit Riley.
- Comme je sais pas de quoi tu parles, je peux pas t'aider, lance Jack.
- Bon... je vais te le dire tout simplement. Alors voilà, continue Riley en prenant une grande inspiration, ça fait maintenant près de huit mois que... que j'ai une... une euh... petite-amie.
- Hé ben c'est super! Dit Jack. Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt? C'est idiot.
- Je crois que... c'est pour te protéger... d'une certaine façon, tente d'expliquer Riley. Je me suis dit qu'avec tout ce qui était arrivé... avec Holly et tout ça... je... je pensais que tu trouverais que c'est pas bien.
- De quoi? De faire ta vie avec une femme que tu aimes? C'est une très bonne chose, et je suis sincèrement content pour toi, répond Jack.
- Alors tu... tu voudrais bien que je te la présente? Interroge Riley.
- Pourquoi pas, avec plaisir, appuie Jack.
- C'est génial, je suis vraiment content, lance Riley soulagé. Merci.
- Mais de rien vieux frère, c'est normal, affirme Jack en lui serrant la main.
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Le lendemain, à Colorado.
Dana Hobbs est au bureau depuis plus d'une heure et n'arrive pas à trouver une façon d'annoncer les licenciements qui se profilent à l'horizon pour ses amis et collègues.
L'idée de devoir le faire la rend malade et la perturbe. Dana a parlé de tout ça à son époux hier soir. Ce dernier a tout à fait compris sa volonté de démissionner et lui a affirmé qu'il la soutenait de tout son cœur, ce qui l'a bien soulagée.
À l'heure habituelle, Jean-Paul et Sam arrivent au bureau. Ce dernier se met en place au standard et commence à travailler sans perdre de temps, tandis que Jean-Paul rejoint sa meilleure amie d'enfance et collègue de travail dans leur bureau commun.
- Bonjour! Dit-il en entrant. Alors, qu'est-ce qui s'est passé?
- De quoi tu parles? Demande Madame Hobbs sans le regarder.
- Ben de hier, répond t-il. Tu m'as envoyé un texto pour dire que tu partais sans être repassée par ici. Sam et moi on se posait des questions.
- Oui euh... je vais tout vous expliquer. J'ai demandé à Morgane et Catherine de venir à 10h30, et j'appellerai Sam pour qu'il nous rejoigne également, dit-elle. Mais en attendant, on a du travail.
- Très bien, dit-il en allant s'installer simplement à son bureau.
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10h30 tapantes, les deux couples sont face à Dana. Cette dernière est nerveuse mais elle sait qu'elle n'a pas le choix et doit tout expliquer.
- Bon, si je vous ait demandé de venir, c'est parce que je dois vous parler de quelque chose, commence t-elle angoissée. Hier, Glover m'a parlé des chiffres, de la dernière affaire catastrophique avec le théâtre et du fait que les affaires vont mal, comme je l'avait dit à Sam et Jean-Paul un plus tôt.
- Et? Réclame Catherine après quelques secondes de silence.
- Il m'a annoncé qu'il allait licencier parce qu'il n'avait pas choix, reprend Dana. Et si vous êtes là tous les quatre, c'est parce que, malheureusement, c'est vous qui allez perdre vos boulots. Ça prendra effet à la fin du mois.
- Et je... j'ai fait ma lettre de démission hier soir. Je l'ai déposée dans le bureau de Glover en arrivant aujourd'hui, ajoute t-elle avant la moindre réponse.
- Mais enfin, pourquoi tu veux démissionner? Demande Morgane.
- Parce que je suis certaine qu'il vous licencie parce que vous êtes homos, dit Madame Hobbs en colère.
- Qu'est-ce qui te fait croire ça? Demande Sam.
- Son attitude, sa façon de se comporter avec vous, différemment des autres. Je le supportais pas vraiment, mais qu'il vous licencie, je suis pas d'accord, dit Dana.
- C'est peut-être pas visé, si tu te faisais des films? Interroge Jean-Paul.
- Il y a peu de chance, continue Madame Hobbs.
- Bon d'accord, intervient Catherine, mais tu as pensé à ta famille?
- Oui, et mon mari me soutien dans mon choix. On a suffisamment d'argent de côté pour être à l'abri du besoin pendant quelque temps. Et puis, il a une bonne place de comptable, on s'en sortira très bien en attendant que je trouve autre chose. Mais là, hors de question que je continue de travailler pour ce sale type, maintient fermement Dana Hobbs.
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Pendant ce temps, en face de la ferme Davis, Texas fait de l'exercice en sautant par dessus les petites barres, pendant que Pinceau broute tranquillement...
… que Jason fait faire quelques tours de terrain à Lune...
… et que Lucie et la chienne s'amusent ensemble.
Seulement, en fin d'après-midi, alors que tout allait bien, Pinceau s'effondre par terre d'un seul coup sans même hennir.
En le voyant, Lucie crie pour attirer l'attention de son petit-ami et court jusqu'au vieux cheval. Mais malheureusement, l'heure de Pinceau est arrivé et s'éteint quelques minutes après, tandis que Lucie le caresse en larmes.
Le lendemain, en début de matinée, le cœur lourd, le couple se charge d'enterrer le pauvre Pinceau. Lucie dépose un petit vase de fleurs à côté de sa tombe, et pendant un moment, avec Jason et Mimie, ils se recueillent auprès de sa tombe.