Sims 3 [Histoire] Réminiscence.

Pimsouille

Explose les compteurs
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9 Juin 2011
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Bonsoir ! Oui, je vois à votre air surpris que vous vous demandez ce que c'est que ça ! Eh ben comme son nom l'indique, il s'agit là de ma nouvelle histoire en date. Alors, non, je n'abandonne pas Eddie et Aliz. Je vais mener ces deux récits de front, d'ailleurs l'épisode 11 sortira cette semaine.

Mais trêve de bavardages et place au prologue, qui, j'espère, vous donnera envie d'en savoir plus.

Ps: je vais changer la bannière, celle-ci c'est en attendant :)

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Je fais souvent ce rêve étrange. Aussi loin que je m'en souvienne, je crois l'avoir toujours fait. Les choses se déroulent toujours de la même façon, comme si je revivais en boucle une scène de ma vie que j'aurais occultée pour je ne sais quelle raison.

Ces images sont comme de vieilles connaissances que je retrouve avec un certain plaisir, et je m'abandonne totalement à cette délicieuse utopie. Je la sens qui m'enlace et qui m'emporte...ailleurs.
Puis quand vient le matin, elle s'évapore et me confronte à cette horrible vérité. Ce n'est qu'un rêve.

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Il était quatre heures trente du matin lorsque j'émergeais de ce sommeil dont je n'aurais jamais voulu sortir. Ces temps-ci je me sentais plus nerveuse que d'habitude. Les cours et mon travail à mi-temps me prenaient toute mon énergie, et lorsque j'avais du temps devant moi, il n'était toujours pas question de repos.
Sur la pointe des pieds, je sortis de ma chambre et me dirigea vers la cuisine afin d'y trouver quelque chose à grignoter. J'arrêtais mon choix sur une tartine de confiture et en regagnant ma chambre, jetait un coup d'œil sur ma mère qui dormait sur le divan.

Elle avait sans doute dû s'endormir devant l'un de ces films qu'elle ne rate jamais, en deuxième partie de soirée. A présent, c'était une émission soporifique sur la chasse qui avait pris possession de la télévision. Je l'éteignais de ma main libre, et regagnais ma tanière, comme ma mère se plaisait à dire.

Alors que je m'asseyais au bord du lit et déposais la petite assiette sur la table de chevet, mon regard s'accrocha au cadre photo qui y trônait déjà. Je faisais face à une famille de trois personnes qui semblaient unis et heureux d'être les uns avec les autres. Une version de moi en beaucoup plus jeune me lançait un sourire éclatant auquel je ne pus répondre que par un soupir, avant de détourner les yeux.

J'avais eu une enfance idyllique suivie d'une adolescente ternie par la séparation de mes parents. Ne vous en faites pas. Il n'est pas question de divorce déchirant ni de fausses accusations et autres coups bas portés à son ex-partenaire. Mes parents avaient simplement décidé de continuer leur petit bonhomme de chemin, séparément.
Bien que je vive avec ma mère dans ce petit appartement constamment envahit d'une vague odeur de chou, qui provenait des voisins du dessus, je voyais encore régulièrement mon père. Entre deux cours le midi, ou lorsqu'il venait à la maison pour réparer je ne sais quel appareil que ma mère avait détraqué. A leur profond amour d'adolescent avait succédé une tendre affection de grandes personnes qui se sont aimées.

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Je me relevais et tendais le bras à son maximum pour attraper mon ordinateur portable, posé cette table de bois bancale qui me servait de bureau. Je l'installais précautionneusement sur mon lit, l'ouvrais puis l'allumais. En attendant, je commençais à grignoter ma tartine.
Lorsque mon fond d'écran représentant un personnage bien connu d'Anne Rice se fut affiché, je dirigeai le pad du bout de l'index et lançais un film. Un film bien connu des adolescents, surtout des adolescentes, mettant en scène l'histoire d'amour d'une banale lycéenne et d'un vampire aux yeux dorés.

Oh...je vous entends déjà ricaner. Mais ne vous méprenez pas sur mes intentions. Je ne m'apprêtais nullement à me prélasser devant. Non, ma journée de dur labeur venait de démarrer. Laissez-moi vous expliquer plus en détail. J'ai vingt quatre ans et suis étudiante en anthropologie à la faculté de Bridgeport. Je prépare une thèse sur l'engouement des jeunes et des moins jeunes pour ces créatures de la nuit, originalement démoniaques, dégoutantes et bestiales, devenues grâce à la fantaisie ou aux fantasmes d'auteurs de gentils agneaux végétariens à la peau brillante.
Vous aurez bien entendu deviné que je parle de vampires. C'est pour cela que je regarde tous les films qui ont un rapport plus ou moins prononcé avec ce thème. Je tente de recueillir le plus d'informations concernant la vision populaire du vampire. Puis je la compare aux premiers textes relatant l'existence de ces créatures. Pour l'instant, les manuscrits les plus vieux que j'ai eu la chance d'étudier remontent au dix-huitième siècle, mais j'ai bon espoir d'en trouver de plus anciens encore.

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Au fur et à mesure que le film avançait, je prenais des notes qui iraient rejoindre les trois énormes classeurs remplis de feuilles griffonnées frénétiquement d'informations diverses à leur sujet. La date à laquelle j'allais devoir présenter mes travaux avançait à grand pas, et j'étais encore loin d'avoir terminé. Il me fallait mettre un grand coup d'accélérateur pour pouvoir espérer être dans les délais. C'est pour cela que depuis plus de deux semaines, je ne m'accordais que deux ou trois heures de sommeil par nuits, et exploitais la moindre seconde à rechercher des informations et des témoignages, que ce soit sur l'Internet ou à la bibliothèque.
Vers six heures du matin, j'arrêtais le lecteur multimédia de mon ordinateur et éteignais ce-dernier, le reposant sur le bureau.

Je m'étirais lascivement et ouvrait le loquet du volet qui protégeait ma chambre du jour naissant. La matinée se présentait comme fraiche, presque froide, et c'est avec délice que je me glissais sous la douche. Dans deux heures mon premier cours commençait et il me fallait compter environ une heure de transports en commun pour atteindre le campus.

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Tandis que l'eau chaude coulait le long de mon visage, je m'imaginais que ma mère avait sûrement du se réveiller à son tour, et qu'en sortant, je la retrouvais attablée dans la cuisine, son sempiternel café entre les mains.
Je me risquais à jeter un autre coup d'œil à l'extérieur à travers une lucarne de la salle de bain et frissonnais en m'extirpant de la cabine de douche. Me séchant en vitesse à l'aide d'une serviette, j'enfilais ensuite les sous-vêtements que j'avais pris soin de préparer à l'avance.

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Je me plantais ensuite face au miroir surplombant le lavabo, et me nettoyait de nouveau le visage, cette fois à l'aide d'un produit pour hydrater la peau. Après m'être rincée, je levais les yeux vers mon reflet et me souris à moi-même, sans grande conviction. J'étais, et suis toujours, une jeune fille frêle à la peau très pâle, que j'ai hérité de ma mère. Elle m'a également fait don de sa chevelure rousse et de son petit nez trop fin.
Je cherchais des yeux un petit flacon de plastique blanc que je trouvais rangé sous l'évier. Il me servait à désinfecter et nettoyer mon piercing que je m'étais fait à la langue il y a de cela déjà quelques années. Il va sans dire que je me sentais nue lorsque je l'enlevais pour changer de bijou. Il était mon plus fidèle allié.

Comme je n'avais plus rien à faire dans la salle de bain, j'en sortais et allais farfouiller dans ma commode à la recherche d'une tenue pour cette journée qui n'apparaissait pas comme des plus chaudes. Habillée et coiffée, je sortais définitivement de ma chambre et en refermait soigneusement la porte, après avoir glissé les affaires dont j'aurais besoin dans mon sac-besace. Je gagnais la cuisine où comme tous les matins, ma mère mal réveillée tournait distraitement sa cuiller dans son café chaud.
A mon entrée, elle posa les yeux vers moi.

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Elle me salua d'un vague "Salut chérie, bien dormi?", bien que je sache pertinemment que la qualité de mon sommeil l'importait peu.
"Ouais ça allait" - répondais-je d'un ton morne, peu motivée à l'idée de sortir dans le froid et l'humidité.

Néanmoins, je rassemblais mon courage et, attrapant mes clefs au passage, sortais de l'appartement pour atteindre les couloirs de l'immeuble. Je saluais d'un signe de tête notre vieux voisin qui allait comme tous les matins, chercher son journal, et décidais de descendre par les escaliers plutôt que de partager l'ascenseur avec lui.
Le jour trainait à se lever et le froid m'engourdissait déjà les membres.

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C'est en frottant mes mains l'une contre l'autre que j'attendais le bus, et une fois installée, m'appuyais contre l'une des vitres.
En contemplant ce banal spectacle urbain d'employés de bureau en costume se précipitant dans les stations de métro ou dans leurs voitures, je me surpris à sourire un peu.
Si ne serait-ce qu'un seul vampire existait réellement, il ne choisirait sûrement pas d'atterrir ici.

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A suivre...
 

Neloa

Pose ses valises
13 Juillet 2011
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Wah...j'adore ce début déjà (en plus ça parle de vampires comme j'aime :tonguemad: ) et je veut savoir son prénoom (quoique je crois avoir une petite idée, je suis allée faire un tour sur tes créations..!)
J'ai hââte ! (voilà je me met à baver comme Bilu >_<)
 

Lou_Akira

Dieu du forum
7 Janvier 2011
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Ah d'accord, j'aurais pas cru que ça aurait été aussi vite que ça. :mrgreen:
Puah j'en suis sûr que la main c'est un homme mordu par un vampire, j'ai un don (ou pas) pour deviner. :p

J'en suis sûr que comme tes deux autres histoires celle-ci va être superbe. :)
 

lainychou

Complètement addict
8 Février 2011
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Waw, je suis bluffée :eek:
Je suis déjà complètement fan et hystérique après avoir seulement lu le prologue :youpi:
Je suis une grande fan des vampires... Je crois que mon histoire le prouve un peu :roll: 'Fin bref, très bon choix de sujet et je suis sure que tu vas encore nous écrire une magnifique histoire pleine d'émotions et d'originalité :pompom:

La remarque de Bilu m'a intriguée *Ninja2*

Vivement le premier épisode :yahoo3:
 

Matoutou

Explose les compteurs
15 Juin 2011
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Lyon
Une nouvelle histoire de Mylena :D

Très bon début, héroïne banale mais c'est ce qui lui donne du charme, et sympa son p'tit piercing :mrgreen:
J'attends la suite avec impatience héhé, comme d'habitude, c'est un petit bijou !
 

Pimsouille

Explose les compteurs
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9 Juin 2011
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Si je devais choisir un mot pour décrire le sentiment qui m'habitait depuis quelques temps déjà, j'orienterais mon choix sur la mélancolie. Quelle ironie pour quelqu'un qui ne vit plus me direz-vous.
Mais si comme moi vous aviez traversé les âges et contemplé la déchéance des Hommes, vous comprendriez sans peine que j'étais las de parcourir les terres froides et sombres de l'éternité.

Ce soir là comme tous les autres, j'errais morose dans les rues à la recherche d'une quelconque scène qui aiguiserait mon intérêt et, façon de parler, me mettrait du baume au cœur.
Aucun spectacle ne m'était plus délicieux qu'un couple entrain de se déchirer aux yeux de tout le monde, et c'est dans l'espoir d'apercevoir quelques larmes dans les yeux d'une fragile jeune fille que je m'étais décidé à sortir faire un tour.

La soirée était chaude et sans vent, l'ambiance lourde. Une atmosphère comme je les aime. Comme à mon habitude lorsque je suis de sortie, je me mettais au niveau des mortels et marchait à leur vitesse afin de plus facilement me fondre dans la masse.
Non pas que je craigne d'être repéré ou reconnu, les humains sont de tels balourds! Mais on ne pouvait jamais savoir quand un de ces petits êtres allait se révéler plus perspicace que ses congénères et deviner d'un simple coup d'œil ma nature non-vivante.
La chose s'était déjà produite au début du siècle dernier à Prague et m'avait forcée à fuir l'Europe pour venir me réfugier ici, sous peine de me voir traqué puis mis à mort par une foule de villageois en colère.

Depuis lors j'arpentais Bridgeport, volant des vies pour égayer la non-mienne, mais jour après jour, le goût du sang me paraissait plus amer, et jour après jour, je perdais mon appétit. C'est le ventre vide mais sans souffrir de la faim que je poussais la porte du Rédempteur, le nouveau bar situé dans les bas-fonds de la ville et où avaient pour habitude de se rassembler mes semblables.

Leur compagnie m'était distrayante, et je trouvais même plaisant de deviser des temps passés avec des personnes qui pourraient éventuellement me comprendre, moi et mes tourments.

Je devine vos sourires...un vampire tourmenté? Sachez que nous le sommes tous, à différentes échelles. Certains refusent d'écouter sinon d'entendre les plaintes et les lamentations de leurs victimes, accumulées depuis leur réception du Don Noir. D'autres encore les accueillent comme de vieilles amies et les acceptent
en leur sein, tentant de faire avec. Je me situe entre les deux, selon mon humeur.

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Mon humeur...d'un noir profond au début, elle vira au gris sombre lorsque je me frayais un chemin entre les sanglants clients du bar afin d'atteindre ma table privée, en retrait, loin de tous regards.
Seuls ceux qui me cherchaient me trouveraient et en attendant, je pouvais me délecter des derniers racontars du milieu car nous aussi, sommes friands de savoir qui joue à "mord-mi mord-moi" avec qui...

Mais les discussions de ce soir se trouvèrent être beaucoup moins légères qu'elles ne sont d'habitude. Il était question de la Mojmira.

Bien que souvent bannie des conversations, la Mojmira faisait parfois un retour en force dans la bouche de mes congénères, lorsqu'un fou quelconque prétendait avoir de nouvelles informations à son sujet, ou mieux encore, l'avoir aperçue.
Apparemment, un élément nouveau venait de déclencher une vague d'intérêt parmi les miens pour qu'ils osent aborder ce sujet, qui plus est en publique. Je tendais l'oreille.

"...Varsovie. Au moins six familles entières décimées! Les chiens avec!...Tous la marque!"

Un adolescent à peine pubère piaillait frénétiquement de ce qu'il avait entendu par-ci par là, mais je ressentais un amusement mêlé de scepticisme plutôt qu'une excitation à la limite de l'indécence, comme lui.
Je m'apprêtais à lui envoyer une pique cinglante lorsqu'une silhouette familière s'assit face à moi et posa un épais livre relié de cuir sur la table de bois salie. Je levais les yeux vers lui, impassible et le laissait engager la conversation.


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Homme: Salut Teigan. Dis donc, tu te changes jamais?
"Si, quelque fois. Tu l'as donc trouvé?" - répondis-je.

L'homme hocha la tête à l'affirmative et posa la paume de sa main gauche sur la couverture du vieux livre. Il paraissait satisfait de lui-même, ce qui était compréhensible.

Homme: Ça a été plus rapide que prévu. Parlons rémunération. Quand est-ce que je pourrais les avoir?

Je posais mon menton sur mon poing fermé et le regardait, la tête légèrement de biais.

"Dès demain à la tombée de la nuit. Tu as une préférence?"

Mon interlocuteur passa la pointe de sa langue le long de sa lèvre supérieure et, le regard avide me répondit.
Homme: Je les aime jeunes...et pleines de vies.

Je ne pus retenir un léger rire à l'ironie que dégageait cette phrase et, posant le bout de mes doigts sur le livre à mon tour, le tira vers moi, donnant à mon fournisseur congé d'une simple phrase.
"Alors à demain." dis-je sans lever les yeux vers lui, trop occupé à contempler le titre en relief de la couverture.

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J'ouvris le livre et me plongeais dans la lecture d'une petite dizaine de pages, mais ces dernières étaient recouvertes d'écriture arabe, et bien que je sache le lire, le désordre et le bruit du bar m'empêchait de me concentrer
Comme je commençais à me sentir de plus en plus irrité, je décidais qu'il était temps de rentrer.

L'horloge électronique au dessus de la table de billard autour de laquelle s'était attroupé un groupe de jeunes, indiquait environ cinq heures.

Le soleil allait commencer à se lever et je ne doutais pas que l'établissement allait se dégorger de ses clients comme la bouche d'un égout rejetterait ses déchets dans la mer. C'était parfois cocasse car les plus "récents" d'entre nous se faisaient quelque fois surprendre par un rayon de jour, et il n'y avait rien de plus
amusant que de le voir se tortiller de douleur avant de n'être plus qu'un tas de cendre encore fumantes. Cependant, je ne restais pas pour voir ça et prenais la direction du local que j'occupais, en sous-sol d'un magasin d'antiquités.


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Sur le passage, j'aperçus un homme d'une soixantaine d'années à l'aspect lamentable, assis ou plutôt affalé sur un banc public, un attaché-case posé à ses côtés. Je haussais les épaules et continuais ma route, ne pouvant pourtant pas m'empêcher de jeter de nouveau un coup d'œil à ce banc. Vide. Intrigué, je tournais un peu plus la tête pour
apercevoir l'homme, une bouteille de vin à la main, s'avancer sur la route, la mine basse mais l'expression résolue. J'entendis également plusieurs coups de klaxons à très peu de secondes d'intervalles et devinais sans peine ce qui allait se produire.

J'attendis vraiment le tout dernier moment pour saisir l'homme par les épaules et le tirer violemment en arrière. Il me regarda, hébété, la bouche ouverte comme une créature stupide qu'il était.


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"Alors pépé? On en a assez de vivre?" ricanais-je, le tenant toujours.

Il me regarda sans répondre quelques instants, puis tenta de se dégager en se débattant avec plus ou moins de conviction.

"Que ta mort serve au moins à quelque chose." soupirais-je en l'entrainait à l'écart, dans toute la discrétion qu'offrait une ruelle du centre-ville au petit matin.

Je plantais mes crocs dans la chair tendre de son cou et fermait les yeux, espérant sentir venir le plaisir que nous prenons habituellement lorsque nous nous délectons du sang mortel.

Mais rien ne se produisit. Au contraire, je repoussais le malheureux et le laissais tomber par terre comme une vulgaire poupée de chiffon. Bien que je n'aie pas bu assez pour l'entrainer au seuil de la mort, je n'avais aucun doute quant à son faible taux de survie. Il se viderait de son sang et mourrait d'hémorragie d'ici quelques minutes.
Je m'efforçais de recracher par terre le peu de sang que j'avais ingurgité, le visage déformé de dégoût. Il avait un goût abject! L'un des pires qu'il m'ait été donné de boire jusqu'alors. Voilà qui n'était pas pour me rendre l'appétit...

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Peu importe, j'essuyais mes lèvres dégoulinantes de sang du revers de la main et pressais le pas pour rentrer. Bien que je ne trouve plus qu'un très faible intérêt à ce monde, je n'étais pas totalement dénué de volonté et ne souhaitais pour rien au monde finir en tas de poussière.
Du moins pas encore.

Autour de moi la vie reprenait son cours pour ces chers humains si fragiles. Je croisais une joggeuse, un vieux bonhomme promenant son chien, journal à la main, et même le premier bus en partance pour la banlieue.
J'observais au passage les quelques personnes à bord et regardais plus qu'il n'aurait suffit l'une d'entre elles. Sur son visage fatigué, je pouvais néanmoins lire la joie de vivre et surtout, l'espoir d'une journée enrichissante.
Avec une certaine amertume, je du m'avouer que si les choses avaient été différentes, si je n'avais pas été moi, ou si elle n'avait pas été elle...j'aurais aimé faire sa connaissance.

Alors que je poussais la lourde porte de métal qui menait à mon habitat, j'accordais à l'extérieur un dernier regard. La journée promettait d'être d'un froid sec et tranchant, et je laissais aux mortels le soin de l'endurer, voire de l'apprécier.
Quant à moi...j'avais de la lecture.

A suivre...
 

Liliz

S4FRophile
27 Juillet 2011
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Dans tes rêves
:yahoo3: Génial, une nouvelle histoire de la reine Mylena ! :yahoo3:
J'adore, c'est bien écrit, captivant, sans fautes... :D
Il y a juste des passages avec pas assez d'images, enfin, c'est mon avis. Des fois, tu fais des répétition, mais c'est pas trop grave...
Je sais que tu l'as déjà dis, mais j'espère vraiment que tu n'abandonnera pas Aliz et Eddie. Je dis ça parce que beaucoup de personnes ne terminent pas les histoires qu'ils commencent, c'est dommage... :pleure:
J'attends la suite de cette histoire avec impatiente, tout comme l'épisode 11 de "Pour les beaux yeux d'Aliz" !