Bonsoir ! Oui, je vois à votre air surpris que vous vous demandez ce que c'est que ça ! Eh ben comme son nom l'indique, il s'agit là de ma nouvelle histoire en date. Alors, non, je n'abandonne pas Eddie et Aliz. Je vais mener ces deux récits de front, d'ailleurs l'épisode 11 sortira cette semaine.
Mais trêve de bavardages et place au prologue, qui, j'espère, vous donnera envie d'en savoir plus.
Ps: je vais changer la bannière, celle-ci c'est en attendant
[deezer]7057389[/deezer]
Je fais souvent ce rêve étrange. Aussi loin que je m'en souvienne, je crois l'avoir toujours fait. Les choses se déroulent toujours de la même façon, comme si je revivais en boucle une scène de ma vie que j'aurais occultée pour je ne sais quelle raison.
Ces images sont comme de vieilles connaissances que je retrouve avec un certain plaisir, et je m'abandonne totalement à cette délicieuse utopie. Je la sens qui m'enlace et qui m'emporte...ailleurs.
Puis quand vient le matin, elle s'évapore et me confronte à cette horrible vérité. Ce n'est qu'un rêve.
Il était quatre heures trente du matin lorsque j'émergeais de ce sommeil dont je n'aurais jamais voulu sortir. Ces temps-ci je me sentais plus nerveuse que d'habitude. Les cours et mon travail à mi-temps me prenaient toute mon énergie, et lorsque j'avais du temps devant moi, il n'était toujours pas question de repos.
Sur la pointe des pieds, je sortis de ma chambre et me dirigea vers la cuisine afin d'y trouver quelque chose à grignoter. J'arrêtais mon choix sur une tartine de confiture et en regagnant ma chambre, jetait un coup d'œil sur ma mère qui dormait sur le divan.
Elle avait sans doute dû s'endormir devant l'un de ces films qu'elle ne rate jamais, en deuxième partie de soirée. A présent, c'était une émission soporifique sur la chasse qui avait pris possession de la télévision. Je l'éteignais de ma main libre, et regagnais ma tanière, comme ma mère se plaisait à dire.
Alors que je m'asseyais au bord du lit et déposais la petite assiette sur la table de chevet, mon regard s'accrocha au cadre photo qui y trônait déjà. Je faisais face à une famille de trois personnes qui semblaient unis et heureux d'être les uns avec les autres. Une version de moi en beaucoup plus jeune me lançait un sourire éclatant auquel je ne pus répondre que par un soupir, avant de détourner les yeux.
J'avais eu une enfance idyllique suivie d'une adolescente ternie par la séparation de mes parents. Ne vous en faites pas. Il n'est pas question de divorce déchirant ni de fausses accusations et autres coups bas portés à son ex-partenaire. Mes parents avaient simplement décidé de continuer leur petit bonhomme de chemin, séparément.
Bien que je vive avec ma mère dans ce petit appartement constamment envahit d'une vague odeur de chou, qui provenait des voisins du dessus, je voyais encore régulièrement mon père. Entre deux cours le midi, ou lorsqu'il venait à la maison pour réparer je ne sais quel appareil que ma mère avait détraqué. A leur profond amour d'adolescent avait succédé une tendre affection de grandes personnes qui se sont aimées.
Je me relevais et tendais le bras à son maximum pour attraper mon ordinateur portable, posé cette table de bois bancale qui me servait de bureau. Je l'installais précautionneusement sur mon lit, l'ouvrais puis l'allumais. En attendant, je commençais à grignoter ma tartine.
Lorsque mon fond d'écran représentant un personnage bien connu d'Anne Rice se fut affiché, je dirigeai le pad du bout de l'index et lançais un film. Un film bien connu des adolescents, surtout des adolescentes, mettant en scène l'histoire d'amour d'une banale lycéenne et d'un vampire aux yeux dorés.
Oh...je vous entends déjà ricaner. Mais ne vous méprenez pas sur mes intentions. Je ne m'apprêtais nullement à me prélasser devant. Non, ma journée de dur labeur venait de démarrer. Laissez-moi vous expliquer plus en détail. J'ai vingt quatre ans et suis étudiante en anthropologie à la faculté de Bridgeport. Je prépare une thèse sur l'engouement des jeunes et des moins jeunes pour ces créatures de la nuit, originalement démoniaques, dégoutantes et bestiales, devenues grâce à la fantaisie ou aux fantasmes d'auteurs de gentils agneaux végétariens à la peau brillante.
Vous aurez bien entendu deviné que je parle de vampires. C'est pour cela que je regarde tous les films qui ont un rapport plus ou moins prononcé avec ce thème. Je tente de recueillir le plus d'informations concernant la vision populaire du vampire. Puis je la compare aux premiers textes relatant l'existence de ces créatures. Pour l'instant, les manuscrits les plus vieux que j'ai eu la chance d'étudier remontent au dix-huitième siècle, mais j'ai bon espoir d'en trouver de plus anciens encore.
Au fur et à mesure que le film avançait, je prenais des notes qui iraient rejoindre les trois énormes classeurs remplis de feuilles griffonnées frénétiquement d'informations diverses à leur sujet. La date à laquelle j'allais devoir présenter mes travaux avançait à grand pas, et j'étais encore loin d'avoir terminé. Il me fallait mettre un grand coup d'accélérateur pour pouvoir espérer être dans les délais. C'est pour cela que depuis plus de deux semaines, je ne m'accordais que deux ou trois heures de sommeil par nuits, et exploitais la moindre seconde à rechercher des informations et des témoignages, que ce soit sur l'Internet ou à la bibliothèque.
Vers six heures du matin, j'arrêtais le lecteur multimédia de mon ordinateur et éteignais ce-dernier, le reposant sur le bureau.
Je m'étirais lascivement et ouvrait le loquet du volet qui protégeait ma chambre du jour naissant. La matinée se présentait comme fraiche, presque froide, et c'est avec délice que je me glissais sous la douche. Dans deux heures mon premier cours commençait et il me fallait compter environ une heure de transports en commun pour atteindre le campus.
Tandis que l'eau chaude coulait le long de mon visage, je m'imaginais que ma mère avait sûrement du se réveiller à son tour, et qu'en sortant, je la retrouvais attablée dans la cuisine, son sempiternel café entre les mains.
Je me risquais à jeter un autre coup d'œil à l'extérieur à travers une lucarne de la salle de bain et frissonnais en m'extirpant de la cabine de douche. Me séchant en vitesse à l'aide d'une serviette, j'enfilais ensuite les sous-vêtements que j'avais pris soin de préparer à l'avance.
Je me plantais ensuite face au miroir surplombant le lavabo, et me nettoyait de nouveau le visage, cette fois à l'aide d'un produit pour hydrater la peau. Après m'être rincée, je levais les yeux vers mon reflet et me souris à moi-même, sans grande conviction. J'étais, et suis toujours, une jeune fille frêle à la peau très pâle, que j'ai hérité de ma mère. Elle m'a également fait don de sa chevelure rousse et de son petit nez trop fin.
Je cherchais des yeux un petit flacon de plastique blanc que je trouvais rangé sous l'évier. Il me servait à désinfecter et nettoyer mon piercing que je m'étais fait à la langue il y a de cela déjà quelques années. Il va sans dire que je me sentais nue lorsque je l'enlevais pour changer de bijou. Il était mon plus fidèle allié.
Comme je n'avais plus rien à faire dans la salle de bain, j'en sortais et allais farfouiller dans ma commode à la recherche d'une tenue pour cette journée qui n'apparaissait pas comme des plus chaudes. Habillée et coiffée, je sortais définitivement de ma chambre et en refermait soigneusement la porte, après avoir glissé les affaires dont j'aurais besoin dans mon sac-besace. Je gagnais la cuisine où comme tous les matins, ma mère mal réveillée tournait distraitement sa cuiller dans son café chaud.
A mon entrée, elle posa les yeux vers moi.
Elle me salua d'un vague "Salut chérie, bien dormi?", bien que je sache pertinemment que la qualité de mon sommeil l'importait peu.
"Ouais ça allait" - répondais-je d'un ton morne, peu motivée à l'idée de sortir dans le froid et l'humidité.
Néanmoins, je rassemblais mon courage et, attrapant mes clefs au passage, sortais de l'appartement pour atteindre les couloirs de l'immeuble. Je saluais d'un signe de tête notre vieux voisin qui allait comme tous les matins, chercher son journal, et décidais de descendre par les escaliers plutôt que de partager l'ascenseur avec lui.
Le jour trainait à se lever et le froid m'engourdissait déjà les membres.
C'est en frottant mes mains l'une contre l'autre que j'attendais le bus, et une fois installée, m'appuyais contre l'une des vitres.
En contemplant ce banal spectacle urbain d'employés de bureau en costume se précipitant dans les stations de métro ou dans leurs voitures, je me surpris à sourire un peu.
Si ne serait-ce qu'un seul vampire existait réellement, il ne choisirait sûrement pas d'atterrir ici.
A suivre...
Mais trêve de bavardages et place au prologue, qui, j'espère, vous donnera envie d'en savoir plus.
Ps: je vais changer la bannière, celle-ci c'est en attendant
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Je fais souvent ce rêve étrange. Aussi loin que je m'en souvienne, je crois l'avoir toujours fait. Les choses se déroulent toujours de la même façon, comme si je revivais en boucle une scène de ma vie que j'aurais occultée pour je ne sais quelle raison.
Ces images sont comme de vieilles connaissances que je retrouve avec un certain plaisir, et je m'abandonne totalement à cette délicieuse utopie. Je la sens qui m'enlace et qui m'emporte...ailleurs.
Puis quand vient le matin, elle s'évapore et me confronte à cette horrible vérité. Ce n'est qu'un rêve.
Il était quatre heures trente du matin lorsque j'émergeais de ce sommeil dont je n'aurais jamais voulu sortir. Ces temps-ci je me sentais plus nerveuse que d'habitude. Les cours et mon travail à mi-temps me prenaient toute mon énergie, et lorsque j'avais du temps devant moi, il n'était toujours pas question de repos.
Sur la pointe des pieds, je sortis de ma chambre et me dirigea vers la cuisine afin d'y trouver quelque chose à grignoter. J'arrêtais mon choix sur une tartine de confiture et en regagnant ma chambre, jetait un coup d'œil sur ma mère qui dormait sur le divan.
Elle avait sans doute dû s'endormir devant l'un de ces films qu'elle ne rate jamais, en deuxième partie de soirée. A présent, c'était une émission soporifique sur la chasse qui avait pris possession de la télévision. Je l'éteignais de ma main libre, et regagnais ma tanière, comme ma mère se plaisait à dire.
Alors que je m'asseyais au bord du lit et déposais la petite assiette sur la table de chevet, mon regard s'accrocha au cadre photo qui y trônait déjà. Je faisais face à une famille de trois personnes qui semblaient unis et heureux d'être les uns avec les autres. Une version de moi en beaucoup plus jeune me lançait un sourire éclatant auquel je ne pus répondre que par un soupir, avant de détourner les yeux.
J'avais eu une enfance idyllique suivie d'une adolescente ternie par la séparation de mes parents. Ne vous en faites pas. Il n'est pas question de divorce déchirant ni de fausses accusations et autres coups bas portés à son ex-partenaire. Mes parents avaient simplement décidé de continuer leur petit bonhomme de chemin, séparément.
Bien que je vive avec ma mère dans ce petit appartement constamment envahit d'une vague odeur de chou, qui provenait des voisins du dessus, je voyais encore régulièrement mon père. Entre deux cours le midi, ou lorsqu'il venait à la maison pour réparer je ne sais quel appareil que ma mère avait détraqué. A leur profond amour d'adolescent avait succédé une tendre affection de grandes personnes qui se sont aimées.
Je me relevais et tendais le bras à son maximum pour attraper mon ordinateur portable, posé cette table de bois bancale qui me servait de bureau. Je l'installais précautionneusement sur mon lit, l'ouvrais puis l'allumais. En attendant, je commençais à grignoter ma tartine.
Lorsque mon fond d'écran représentant un personnage bien connu d'Anne Rice se fut affiché, je dirigeai le pad du bout de l'index et lançais un film. Un film bien connu des adolescents, surtout des adolescentes, mettant en scène l'histoire d'amour d'une banale lycéenne et d'un vampire aux yeux dorés.
Oh...je vous entends déjà ricaner. Mais ne vous méprenez pas sur mes intentions. Je ne m'apprêtais nullement à me prélasser devant. Non, ma journée de dur labeur venait de démarrer. Laissez-moi vous expliquer plus en détail. J'ai vingt quatre ans et suis étudiante en anthropologie à la faculté de Bridgeport. Je prépare une thèse sur l'engouement des jeunes et des moins jeunes pour ces créatures de la nuit, originalement démoniaques, dégoutantes et bestiales, devenues grâce à la fantaisie ou aux fantasmes d'auteurs de gentils agneaux végétariens à la peau brillante.
Vous aurez bien entendu deviné que je parle de vampires. C'est pour cela que je regarde tous les films qui ont un rapport plus ou moins prononcé avec ce thème. Je tente de recueillir le plus d'informations concernant la vision populaire du vampire. Puis je la compare aux premiers textes relatant l'existence de ces créatures. Pour l'instant, les manuscrits les plus vieux que j'ai eu la chance d'étudier remontent au dix-huitième siècle, mais j'ai bon espoir d'en trouver de plus anciens encore.
Au fur et à mesure que le film avançait, je prenais des notes qui iraient rejoindre les trois énormes classeurs remplis de feuilles griffonnées frénétiquement d'informations diverses à leur sujet. La date à laquelle j'allais devoir présenter mes travaux avançait à grand pas, et j'étais encore loin d'avoir terminé. Il me fallait mettre un grand coup d'accélérateur pour pouvoir espérer être dans les délais. C'est pour cela que depuis plus de deux semaines, je ne m'accordais que deux ou trois heures de sommeil par nuits, et exploitais la moindre seconde à rechercher des informations et des témoignages, que ce soit sur l'Internet ou à la bibliothèque.
Vers six heures du matin, j'arrêtais le lecteur multimédia de mon ordinateur et éteignais ce-dernier, le reposant sur le bureau.
Je m'étirais lascivement et ouvrait le loquet du volet qui protégeait ma chambre du jour naissant. La matinée se présentait comme fraiche, presque froide, et c'est avec délice que je me glissais sous la douche. Dans deux heures mon premier cours commençait et il me fallait compter environ une heure de transports en commun pour atteindre le campus.
Tandis que l'eau chaude coulait le long de mon visage, je m'imaginais que ma mère avait sûrement du se réveiller à son tour, et qu'en sortant, je la retrouvais attablée dans la cuisine, son sempiternel café entre les mains.
Je me risquais à jeter un autre coup d'œil à l'extérieur à travers une lucarne de la salle de bain et frissonnais en m'extirpant de la cabine de douche. Me séchant en vitesse à l'aide d'une serviette, j'enfilais ensuite les sous-vêtements que j'avais pris soin de préparer à l'avance.
Je me plantais ensuite face au miroir surplombant le lavabo, et me nettoyait de nouveau le visage, cette fois à l'aide d'un produit pour hydrater la peau. Après m'être rincée, je levais les yeux vers mon reflet et me souris à moi-même, sans grande conviction. J'étais, et suis toujours, une jeune fille frêle à la peau très pâle, que j'ai hérité de ma mère. Elle m'a également fait don de sa chevelure rousse et de son petit nez trop fin.
Je cherchais des yeux un petit flacon de plastique blanc que je trouvais rangé sous l'évier. Il me servait à désinfecter et nettoyer mon piercing que je m'étais fait à la langue il y a de cela déjà quelques années. Il va sans dire que je me sentais nue lorsque je l'enlevais pour changer de bijou. Il était mon plus fidèle allié.
Comme je n'avais plus rien à faire dans la salle de bain, j'en sortais et allais farfouiller dans ma commode à la recherche d'une tenue pour cette journée qui n'apparaissait pas comme des plus chaudes. Habillée et coiffée, je sortais définitivement de ma chambre et en refermait soigneusement la porte, après avoir glissé les affaires dont j'aurais besoin dans mon sac-besace. Je gagnais la cuisine où comme tous les matins, ma mère mal réveillée tournait distraitement sa cuiller dans son café chaud.
A mon entrée, elle posa les yeux vers moi.
Elle me salua d'un vague "Salut chérie, bien dormi?", bien que je sache pertinemment que la qualité de mon sommeil l'importait peu.
"Ouais ça allait" - répondais-je d'un ton morne, peu motivée à l'idée de sortir dans le froid et l'humidité.
Néanmoins, je rassemblais mon courage et, attrapant mes clefs au passage, sortais de l'appartement pour atteindre les couloirs de l'immeuble. Je saluais d'un signe de tête notre vieux voisin qui allait comme tous les matins, chercher son journal, et décidais de descendre par les escaliers plutôt que de partager l'ascenseur avec lui.
Le jour trainait à se lever et le froid m'engourdissait déjà les membres.
C'est en frottant mes mains l'une contre l'autre que j'attendais le bus, et une fois installée, m'appuyais contre l'une des vitres.
En contemplant ce banal spectacle urbain d'employés de bureau en costume se précipitant dans les stations de métro ou dans leurs voitures, je me surpris à sourire un peu.
Si ne serait-ce qu'un seul vampire existait réellement, il ne choisirait sûrement pas d'atterrir ici.
A suivre...